Comtesse de Gramont, Louis XIV et les Moulineaux...

Elizabeth Hamilton

 

Comtesse de Gramont

Dame de palais de la reine Marie Thérèse d'Autriche de 1667 à 1683

Née en 1640 à Strabane, Irlande

Maîtresse du roi en 1677-1678

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En 1662, elle était à Londres, à la cour de Charles II, dont elle était l'un des plus beaux ornements.

Elle tomba amoureuse du comte de Gramont, un débauché qui fut contraint par sa famille de l'épouser après l'avoir compromise.

En 1677 ou 1678, elle aurait l’une des petites maitresses de Louis XIV. Fort belle, elle eut une réputation de galanterie. Elle fut fort appréciée du roi pour sa grâce, sa conversation et son esprit mordant et ironique.

 Elle gravita toujours autour du monarque et ne fut, à ce titre, guère apprécié par Madame de Maintenon, qui malgré son crédit, ne réussira jamais à l’éloigner de la cour.

    Portrait par sir Peter Lely vers 1670

 

Mme de Caylus écrit dans ses mémoires :

..." Madame la Comtesse de Grammont avait pour elle le goût et l’habitude du roi… elle était souvent angloise insupportable, quelquefois flatteuse, dénigrante, hautaine, et rampante, enfin malgré les apparences, il n’y avoit de stable chez elle que sa mine, que rien ne pouvoit abaisser, quoiqu’elle se piquât de fermeté dans ses sentimens, et de constance dans ses amitiés… elle faisoit toujours paroître beaucoup d’esprit…"

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En 1684, Mme de Gramont devient dévote et se retire souvent à Port Royal.

 Elle prend le parti de la dévotion sous la férule de Fénelon avec lequel elle échangeât de nombreuses lettres pendant 12 ans, multipliant les retraites à Port-Royal, au grand dam de Madame de Maintenon qui l’avait attirée dans son cercle et du roi. Vers 1687, elle voulut se retirer religieusement mais le roi, fort attaché à elle, s’y opposa.

                                                                                                                                     

                                                                                                                                                      Portrait  vers 1680 

 

 En 1704, par privilège, le roi lui accordait une petite maison appelée « Les Moulineaux » dans le parc du château de Versailles alors occupée par Charles-François Félix, (1653-1703), barbier-chirurgien du roi :  « Félix avait eu pour sa vie une petite maison dans le parc de Versailles, au bout du canal où aboutissaient toutes les eaux. Il l'avait rendue fort jolie. Le roi la donna à la comtesse de Grammont… Le présent des Moulineaux, cette petite maison revenue à la disposition du roi par la mort de Félix, qu'elle appela Pontali, fit du bruit, et marqua combien elle était bien avec le roi. Ce lieu devint à la mode. Mme la duchesse de Bourgogne, les princesses l'y allèrent voir, et assez souvent. N'y était pas reçu qui voulait, et le dépit que Mme de Maintenon en avait, mais qu'elle n'osait montrer, ne fut capable de retenir que bien peu de ses plus attachées, qui même sur les propos du roi à elles dans l'intérieur, et sur l'exemple de ses filles, n'osèrent s'en dispenser tout à fait; et le roi, jaloux de montrer qu'il n'était pas gouverné, suivait en cela d'autant plus volontiers son goût pour la comtesse de Grammont, qui, avec toute la cour, ne s'en haussa ni baissa.

 

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